la cathedrale de chartres

La cathédrale de Chartres

Magnifique forêt de colonnes de pierres, teintée à l’intérieur par de riches vitraux, Notre-Dame de Chartres est un monument historique majeur.
Cependant, la cathédrale de Chartres présente encore bien des aspects mystérieux. En effet, certaines particularités semblent bien étranges pour une église chrétienne.

 

L’origine de la cathédrale de Chartres

Bien avant l’installation des chrétiens sur le site, celui-ci est déjà vénéré par les Gaulois. Le nom même de Chartres a, semble t-il, une origine culturelle car il pourrait provenir soit de « carns », nom donné aux autels de pierre utilisés par les druides, soit de « carnut-Is » qui signifie « lieu sacré des Carnutes », du nom des Gaulois habitant la région lors de la conquête romaine.

Avant la première église, le site est occupé par un temple païen dans lequel s’ouvre un puit sacré d’environ 33 m de profondeur.
La légende affirme que c’est dans ce puits, dit « des Saints-Forts », qu’ont été précipités les premiers martyrs chrétiens du lieu.

Incendies et reconstructions

En 1020, un premier incendie détruit la cathédrale. L’évêque Fulbert fait rebâtir le puits qui se trouve dans la crypte.
Par la suite, la crypte devient un lieu de prières à une Vierge noire nommée Notre-Dame-de-Sous-Terre.
Les malades affluent en espérant recouvrer la santé. On attribue des pouvoirs miraculeux à l’eau du puits.

Les autorités ecclésiastiques font cesser ces pratiques qu’elles jugent superstitieuses. Le puits est muré en 1654.

En 1134, un nouvel incendie ravage la cathédrale. Les travaux reprennent pourtant. En 1144-1145, le portail royal est édifié dont les statues constituent un chef-d’œuvre de sculpture.

La voûte de la cathédrale

Mais, un troisième incendie éclate en 1194. Tout est alors entièrement détruit, sauf la façade et le portail royal.
Au milieu des décombres, on retrouve, intacte, une relique précieuse : le fragment de la chemise de la Vierge.

Encore une fois, les travaux reprennent. En moins de 30 ans, sous la conduite d’un homme dont on ignore le nom, le gros œuvre est achevé.
Dès 1220, la nef et le chœur peuvent être utilisés pour les messes.

Photo Cathédrale de Chartres

C’est un véritable exploit étant donné l’ampleur des travaux et le résultat obtenu. 40 ans plus tard, l’édifice, complètement achevé, est dédié à Maris, patronne de Chartres, en présence de Saint Louis.

Un livre ouvert pour l’éternité

La cathédrale de Chartres est bien sûr un lieu de culte mais, elle se veut aussi, comme la plupart des églises médiévales, un catéchisme en images pour les illettrés.

Ses statues, ses bas-reliefs, ses 2 600 m² de vitraux décorés offrent un résumé des conceptions théologiques de l’époque.

Ci-dessous. Détail du portail royal. Au Moyen Age, les arts libéraux forment sept disciplines: grammaire, rhétorique et dialectique forment le trivium. Arithmétique, géométrie, astronomie et musique forment le quadrivium. Au dessus, la mère de tous les arts: la philosophie. Sur cette sculpture, on peut voir la représentation de la musique et de la grammaire.

On peut y lire l’histoire du monde et de l’humanité selon les Livres saints. On peut également y découvrir les principaux évènements qui se sont déroulés entre la création de l’Univers (Genèse) et l’avènement du Christ (Nouveau Testament).

Chartres est un livre de pierre destiné à instruire les pèlerins.

Statues-Colonnes du Portail Royal

Les vitraux de la cathédrale

L’église développe une surface de 2 000 m² de vitraux qui sont considérés comme les plus beaux du monde.
Ils ont été réalisés dans la première moitié du 13e siècle. Sur les 177 verrières initiales, il en reste aujourd’hui 146.
Elles offrent une iconographie presque complète des deux testaments, des travaux et des saisons. Les plus belles pièces sont consacrées à Marie dont notamment la Vierge au sein nu de la nef centrale.

Représentation de la vie sociale. Vitrail de Saint Jacques le Majeur: le marchand de fourrure

Les vitraux ont été financés par des dons et répartis en fonction de la hiérarchie sociale des donateurs.
La noblesse et le clergé occupent les places d’honneur. Cependant, de nombreux travailleurs manuels sont représentés. Les vitraux constituent donc une véritable encyclopédie de l’artisanat de cette époque.

Vitrail des Apôtres: les boulangers

On ne sait pas exactement comment les artisans ont obtenu les admirables couleurs des plus belles verrières. Les couleurs sont rares et le résultat vraiment saisissant.

Le décor insolite de Chartres

Tout d’abord, l’orientation de la cathédrale est insolite. Elle est dirigée vers le nord-est alors que la plupart des églises sont tournées vers l’est c’est-à-dire vers la Palestine, berceau du christianisme.

Cependant, cette anomalie peut s’expliquer par la nécessité de prendre appui sur les bases enterrées de l’ancien temple païen.

Le décor de la cathédrale présente des particularités étranges pour une église chrétienne.

Un peu partout dans l’église, on peut voir des symboles tels que des poissons ou des visages, gravés au burin dans les pierres.
Quelques thèmes chrétiens pourtant fondamentaux sont totalement absents. Par exemple, on ne trouve nulle part de représentation de la Crucifixion.

Par ailleurs, des thèmes astrologiques sont traités dans le décor de la cathédrale : les signes du zodiaque encadrent la grande scène de l’Ascension au tympan de la porte nord.

Enfin, l’élément le plus énigmatique est certainement le labyrinthe. C’est un dessin incrusté dans le sol de la nef, constitué par onze anneaux de dalles noires qui s’enroulent pour former un parcours de plus de 260 m de long.

Ce « chemin » conduit jusqu’au cœur du labyrinthe, jadis marqué par une plaque de cuivre gravée du combat mythique de Thésée et du Minotaure.
C’est tout de même un bien étrange motif, vous en conviendrez, pour une cathédrale.


Principales dates concernant l'histoire de la cathédrale

 

Vers 350. Cathédrale (dont nous ne savons rien) du premier évêque, Aventin.

743. La cathédrale (qui n'était sans doute pas la première) est incendiée par Hunald, duc d'Aquitaine. Reconstruction.

12 juin 858. Destruction par les Vikings. Reconstruction, dont il reste la crypte Saint-Lubin.

876. Don de la relique de la Vierge par Charles le Chauve, peut-être à l'occasion de la dédicace de la cathédrale reconstruite.

962. Dégâts causés par les troupes de Richard de Normandie. Réparations effectuées par l'architecte Teudon.

Nuit du 7 au 8 septembre 1020. La cathédrale est détruite par un incendie accidentel.

1020-1024. Construction de la grande crypte, qui existe toujours.

17 octobre 1037. Dédicace de la cathédrale qui avait été commencée par l'évêque Fulbert en 1020.

5 septembre 1134. Grand incendie de la ville, mais qui n'atteint pas la cathédrale. Toutefois, on projette une nouvelle façade.

1134 (probablement). Fondations de la tour nord.

1142. Fondations de la tour sud.

1142 - 1150 environ. Construction de la partie centrale de la façade.

Vers 1150 - 1155. Les trois vitraux de la façade.

1170 au plus tard. Le clocher sud est terminé avec sa flèche.

11 juin 1194. La cathédrale de Fulbert est accidentellement détruite par le feu, ainsi qu'une grande partie de la ville.

1194 - 1233 environ. Construction de la cathédrale actuelle, avec les portails et les proches du transept. Mise en place des vitraux, vers le premier tiers du XIIIeme siècle.

1250 - 1260. Construction de la sacristie, achèvement des pignons du transept et couverture des escaliers à vis, galerie des rois à la façade occidentale et construction du haut étage carré sur la tour nord du XIIeme siècle.

24 octobre 1260. Dédicace de la cathédrale.

1323 - 1358. Construction de la salle capitulaire, surmontée de la chapelle Saint-Piat, qui reçoit alors ses vitraux.

1417 environ. Construction de la chapelle Vendôme, décidée en 1413.

26 juillet 1506. La flèche de charpente du clocher nord est foudroyée et prend feu.

24 mars 1507 - 5 août 1513. Construction du clocher flamboyant par Jean de Beauce.

1514 - 1529. Construction de la clôture du choeur par Jean de Beauce. Huit groupes du côté nord et douze du côté sud sont alors en place, avec leurs baldaquins. Continuation des groupes et des baldaquins en plusieurs étapes jusqu'en 1718.

1763. Destruction du jubé et projet d'aménagement du choeur.

1773. Mise en place du maître-autel.

1788-1789. Mis en place des bas-reliefs du choeur.

4 juin 1836. Un incendie accidentel détruit tout le comble supérieur, qui sera remplacé par une charpente métallique, terminée en 1841.

1er juin - 6 novembre 1918. Dépose de tous le vitraux (sauf les panneaux de bordure indépendants), qui furent remplacés par des toiles jaunâtres. Repose terminée en décembre 1924.

26 août - 5 septembre 1939. Dépose totale des vitraux, remplacés par du vitrex. Repose terminée le 13 octobre 1948.

Vue de la cathédrale de Chartres

 

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